Benjamin Péret, né le 4 juillet 1899 à Rezé (Loire-Atlantique) et mort le 18 septembre 1959 à Paris, est un écrivain et poète surréaliste, usant également des pseudonymes de Satyremont, Peralda et Peralta.
Biographie
Premières années
Au cours de la Première Guerre mondiale, sa mère le fait engager comme infirmier. En 1920, elle rend visite à André Breton, pour lui acheter le dernier numéro de la revue Littérature et lui recommander une « personne » qui doit bientôt venir à Paris, s’y fixer et « qui voudrait se lancer dans la littérature ». Quelques jours plus tard, Benjamin Péret arrive.
En 1921, il participe au procès contre Maurice Barrès, organisé par les dadaïstes parisiens. Il y apparaît dans le rôle du « soldat inconnu ».
En 1928, Benjamin Péret écrit Les Couilles enragées. Ce conte érotique doit paraitre chez l’éditeur clandestin René Bonnel, comme Histoire de l’œil, de Georges Bataille, et Le con d’Irène, de Louis Aragon. Mais les épreuves sont saisies par la police, empêchant l’impression. Quelques poèmes extraits du livre sont publiés l’année suivante dans la plaquette 1929, avec des textes d’Aragon et des photos pornographiques de Kiki de Montparnasse par Man Ray. Il faudra attendre 1954 pour une première édition à part entière chez Éric Losfeld, qui dissimule le titre sous une contrepèterie de son cru (Les Rouilles encagées). L’ouvrage est encore interdit aux mineurs en 1970.
Ses voyages
Brésil
En 1928, il épouse la cantatrice brésilienne Elsie Houston et fait la connaissance de Mario Pedrosa, son beau-frère, qui vient de souscrire aux thèses de Léon Trotski. Au Brésil, où il séjourne de 1929 à 1931, il s’invente une sorte de nouvelle vie qui fait de lui simultanément : un opposant de gauche, un poète reporter curieux des rituels de la macumba et du candomblé, un correcteur, un père de famille (son fils, Geyser, naît le 31 août 1931) et un prisonnier politique. Péret est finalement expulsé comme « agitateur communiste » par le gouvernement de Getúlio Vargas. Revenu en France, il devient membre de l’Union communiste.
Espagne
En 1936, peu après le début de la guerre civile, Benjamin Péret part en Espagne et rejoint les combattants du POUM (Parti ouvrier d’unification marxiste). Déçu par les dissensions internes de l’extrême gauche antistalinienne, Péret dirige une unité d’anarchistes de la colonne Durutti qui combat sur le front de Teruel. À Barcelone, il rencontre la peintre Remedios Varo qu’il épousera en 1946.
Premier retour en France
Revenu en France, il est emprisonné en mai 1940 à Rennes au motif de reconstitution de ligue dissoute (trotskiste), puis libéré sous caution. Rentré à Paris, il glisse des coquilles dans un journal collaborateur tout en dirigeant les premières réunions du groupe La Main à plume avec Robert Rius. En mars 1941, il se réfugie et travaille à la coopérative Le Croque-fruit.
Mexique
En 1941, Benjamin Péret et Remedios Varo obtiennent un visa et partent pour le Mexique. Ils y restent jusqu’en 1948. fasciné par l’art maya, ses mythes et légendes, il commence une anthologie qu’il achève peu de temps avant sa mort. En 1945, il écrit le pamphlet Le Déshonneur des poètes en réaction à l’ouvrage de Pierre Seghers L’Honneur des poètes, d’abord publié clandestinement en 1943.
Retour définitif en France
Séparé de Remedios Varo et revenu en France, il poursuit ses activités surréalistes. Il est le seul artiste qui ne se fâchera jamais avec André Breton (1896-1966).
Benjamin Péret est enterré à Paris, dans le cimetière des Batignolles.
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