Louis Loucheur fait voter la loi du 13 juillet 1928
L’habitat populaire ne bénéficie que de la loi Bonnevay instituant en 1912, les HBM, Habitations à Bon Marché, ancêtres des HLM, d’initiative communale. Sous le gouvernement Poincaré, la situation financière s’améliore. La loi Sarraut introduit en mars 1928, la possibilité de réaliser un lotissement avec un financement public sur la moitié des travaux. Louis Loucheur, originaire du nord de la France, est ministre du Travail et de la Prévoyance sociale dans ce gouvernement d’union nationale, et veut remédier à la crise du logement en facilitant des constructions peu chères, car standardisées. Les Radicaux veulent favoriser l’accès des couches populaires à la propriété individuelle.
Il propose aux particuliers d’emprunter à l’État, à des taux très faibles, 2%, pour acheter un terrain, et construire un pavillon. Le propriétaire est libre de choisir le plan, les matériaux de construction et l’entrepreneur. Mais l’État fixe des normes: surface des pièces d’au moins 9 m2, surface totale du logement entre murs et cloisons de 46 m2 pour un 2 pièces, et 12 m2 de plus par pièce supplémentaire. L’Etat mandate un architecte pour suivre et vérifier la qualité de la construction. Le pavillon comporte toujours un séjour, une cuisine et une salle de bains et des chambres suivant la taille de la famille.
Cette loi vise surtout la banlieue parisienne où vont fleurir ces logements d’ouvriers. Ainsi 100 000 pavillons verront le jour, au gré des opportunités foncières, sans plan d’aménagement. Les maisons sont rarement mitoyennes et peuvent avoir un grand potager derrière. Les réseaux sont réalisés quand les nouveaux habitants protestent. Cette loi prévoit aussi le financement de la construction de 200 000 HBM et 60 000 logements à loyer moyen.
A Rezé, les entrepreneurs Jean et Jean Baptiste Marchais proposent un style traditionnel
Les constructions fleurissent dans les années 1930, entre les rues de l’Industrie, future Jean-Baptiste Vigier, et du Puits Baron, future Jean Fraix. La rue Emile Redor est jalonnée de maisons loi Loucheur, dont celle-ci au fond de la rue. Regardez dans les Chartier, Riom, Lozon, Patry, une de ci delà. Les murs sont en pierre et assez épais et ont une certaine inertie thermique. Quelques une ont un nom gravé.
Elles s’alignent parfois
Autour du Chêne Gala, plusieurs rue se développent, notamment les rues Mazureau et Sermonière, et les rues adjacentes. Elles peuvent avoir un fronton central triangulaire, ou en anse de panier, ou ne pas avoir de fronton. Ce fronton est le plus souvent au-dessus de la porte centrale, mais il peut arriver que le tout est désaxé. La quasi totalité sont des maisons basses à 2 fenêtres en façade. Rares sont les maisons avec un étage, mais il en existe. Rares sont les extensions ou surélévations, mais elles existent. Regardez.
Ces constructions avancent aussi vers le bourg, notamment rue Victor Hugo
Au delà de l’alignement près du passage à niveau du Port au Blé, elles remontent le long de la rue Curie, jusqu’à la rue du lieutenant de Monti. Elles sont aux portes du bourg sur la rue Georges Boutin, et bientôt la rue des Treilles.
La loi Courant du 21 juillet 1950 institue les HLM et organise un régime de primes et prêts spéciaux. La loi du 15 avril 1953 crée les logements économiques et familiaux, les LOGECO, qui disparaitront en 1963.
A vérifier
Il nous faut vérifier si elles ont eu un financement d’État aux archives départementales. Il n’existe pas de permis de construire, mais quelques lotissements sont déclarés aux archives municipales. L’analyse du recensement de 1936 peut nous permettre de comprendre quels sont les nouveaux propriétaires. L’avis d’un architecte, historien de l’art est sollicité. Le regard de tous permet aussi de compléter et corriger en tapant Loucheur dans le mot clé.